La contemplation (14:49)
Nous pénétrons dans le monde du slow sex. Ce couple promet sa vie sexuelle, la vraie, en vidéos. Ils nous invitent à s’asseoir à côté d’eux dans la chambre à coucher pour les regarder comme si nous n’étions pas là. Mais c’est une illusion de penser qu’on puisse ne pas se mettre en scène. J’aime bien qu’on m’inclue dans la façon de filmer. Que je prenne la place d’un voyeur, d’un participant avec le POV ou que le regard de la caméra me propose plusieurs choix de prise de vue pour me donner un spectacle total.
Kate Marley et Kris font dans le réel. C’est le postulat de départ. Le plaisir a le goût du lait qui sort du pis de la vache, c’est chaud et délicieux, ça nous rappelle des souvenirs agréables. Avec la caméra surplombant le lit, nous assistons à une séance de masturbation réciproque lente, longue et lente. Les caresses s’éternisent et le plaisir monte progressivement, c’est vrai que c’est du vrai.
Un peu à la façon du Nouveau Roman, Kate et Kris écrive un nouveau porno qui rejette l’intrigue et impose au spectateur de revisiter sa place. Il doit fouiller au fond de lui pour trouver ce qu’il est venu chercher. L’excitation ne lui saute aux yeux, il ne se passe pas grand chose à l’écran, c’est intérieur. Le couple et nous prenons le même chemin, nous longeons les deux bords d’une faille au bout de laquelle se trouve la satisfaction.
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