Interview de Trish Collins : « le porno est un art empirique »
Elle a apparu comme par magie sur la page d’accueil de mon Pornhub. L’algorithme nous présente des vidéos susceptibles de nous plaire et avec cette jeune Française, il a tapé dans le mille. Je suis tombé raide. Spécialisée dans le JOI et le foot fetish, elle m’a hameçonné grâce à ses douceurs en manière d’invitation voyeuriste. Je me suis extasié sans gêne devant sa plastique tonique. Son nom est Trish Collins, elle a débuté en juin 2016 sur ManyVids et elle se lance sur orbite depuis quelques mois avec le tube et son programme Model. Elle vise les étoiles qu’elles soient françaises ou internationales. Découvrons-la un peu plus et un peu mieux.
Présente-toi pour celles et ceux qui ne te connaîtraient pas ?
Bonjour, et merci beaucoup pour l’interview ! Je suis Trish Collins, 25 ans, et productrice de contenu adulte depuis un an. Mon travail a longtemps été basé sur le foot-fetish, avant que je ne finisse par créer des vidéos plus mainstream – je suis passée au fil des mois de l’érotique de niche au porno softcore.
Quant à mon pseudonyme, il ne veut rien dire ; ou plutôt, il n’a pas de signification. Je le voulais impersonnel, un peu à la Jane Doe, pour m’approprier une identité virtuelle très générique qui m’aiderait à incarner un personnage qui « n’existe pas ». J’aime beaucoup l’idée selon laquelle je ne suis personne, car mon image ne se limite qu’à quelques pixels sur un écran ; beaucoup me voient peut-être comme une simple amante artificielle. Ça me plaît.
Comment as-tu connu Pornhub et son programme Model ?
J’ai connu Pornhub tel que tout le monde l’a connu, bien sûr ! En ce qui concerne le programme, c’est en voulant partager des vidéos gratuitement sur ce site que j’ai compris que je pouvais également être rémunérée. C’était pour moi une excellente opportunité.
Depuis combien de temps as-tu commencé Pornhub Model ?
Mon profil me dit « 4 mois » ; c’est que ça fait probablement 4 mois.
Pourquoi avoir choisi Pornhub ?
Pornhub est l’un des sites porn les plus connus qui soient (le plus connu ?), et surtout le RPM (revenu pour mille vues) y est extrêmement intéressant – beaucoup plus que sur les autres sites, du moins. Pourquoi ne l’aurais-je pas choisi ? :)
As-tu commencé le porno avec Pornhub ?
J’ai publié mes premières vidéos sur Manyvids et XHamster, mais c’est bien en m’inscrivant sur Pornhub que j’ai décidé d’évoluer vers un contenu plus porn. J’avais besoin de tendre vers quelque chose de plus grand, toucher un public plus vaste, enfin, tenter de me faire une place dans le monde de l’adulte. Depuis que je suis inscrite, je pense d’ailleurs être en bonne voie pour réussir.
As-tu eu des influences, des inspirations dans le porno ou chez les Pornhub Models ?
Je trouve le contenu de Leolulu et Luna & James superbe ! Lana Rain m’inspire beaucoup également. Je ne peux pas du tout prétendre fournir la même qualité de travail que tous ces producteurs, mais c’est ce que j’aimerais viser avec le temps : proposer un contenu amateur, mais visuellement impeccable.
As-tu d’autres activités (cam), d’autres moyens de diffusion de ton contenu ?
Je publie une vidéo par semaine sur Manyvids – c’est d’ailleurs là que j’ai débuté ma carrière. Puisque le contenu y est payant, je me montre plus interactive avec mon spectateur, même jusqu’à montrer mon visage. Des photos sont postées quotidiennement sur Instagram et Twitter. Le reste de mes vidéos peut être vu sur XHamster, mais je ne fais de redirection que vers Pornhub.
Je songe à me lancer dans le camming, mais j’ai encore besoin d’y réfléchir, notamment pour des questions techniques.
Quel est ton matos ?
Je filme toutes mes vidéos avec un Lumix DMC-GF7, lentille GVario 12-32mm. Une petite perle très facile à prendre en main et abordable (~400€) pour qui souhaite débuter sans trop dépenser. Parce que je suis flemmarde, je n’ai pas encore appris à l’exploiter au maximum de ses capacités, mais en lumière naturelle il offre une très belle qualité d’image. J’ai aussi un trépied qui m’aide à me filmer facilement, en plus de l’écran orientable à 180° du Lumix. Pour la lumière, je privilégie les endroits bien éclairés le jour ; autrement j’ai un anneau LED qui me sert bien, et quand je veux créer une ambiance « néon », je cale un intercalaire violet par-dessus (habile !). Mon chez-moi est petit, donc difficilement aménageable, mais j’essaye de trouver le moyen d’avoir un espace où je pourrais davantage travailler mon éclairage. En matière de montage, on reste sur le classique : Premiere Pro. Toujours.
Qu’est-ce que tu préfères dans le processus de production d’une vidéo ?
Ce qui me plaît le plus, bien sûr, c’est de voir le nombre de vues et de dollars augmenter à chaque publication ; c’est très narcissique, mais je trouve ça si grisant ! Lire les gentils commentaires de mes followers est aussi gratifiant, surtout quand j’ai des périodes de spleen. En revanche, l’avant et après vidéo sont pour moins un enchaînement de processus assez automatisés, je n’y prends pas de plaisir particulier ; le « pendant » est évidemment agréable, d’ailleurs, le dimanche étant mon plus gros jour de production, c’est le moment de la semaine où je me trouve le plus excitée !
Est-ce que des proches sont au courant de ton activité porno ?
J’ai perdu contact avec la plupart des membres de ma famille ; j’ignore s’ils sont au courant. Ceux que je fréquente encore sont très conservateurs, je n’ose pas encore leur avouer par peur de décevoir, ou par crainte d’une confrontation. Par contre, certains de mes amis savent et l’ont très bien pris – la plupart m’ont même confié ne pas être étonnés, car apparemment le porno « me va bien ». Je suis reconnaissante d’avoir des gens ouverts dans mon entourage.
Est-ce que tu as des conseils pour faire sa place sur PH ?
Je ne me suis pas encore fait ma propre place sur Pornhub, et donc je ne pense pas avoir de conseil à donner en ce sens, mais je crois bien que le plus important est de savoir écouter la demande du public, et, si possible, d’être niché. La niche, c’est ce qui nous démarque du reste et nous rend spéciaux : moi, j’ai choisi le foot-fetish, le JOI (Jerk off instructions), ou encore le GFE (girlfriend experience). Un autre point important est de ne pas avoir peur d’évoluer ; en un an mon contenu ainsi que ma façon d’envisager ma manière de travailler sont devenus radicalement différents – tant mieux ! Il faut apprendre à expérimenter pour savoir vers où on veut aller. Le porno est un art empirique.
Que dirais-tu à une personne qui veut se lancer ?
Essaye, échoue, apprends, évolue ; sois rigoureux(se), poste régulièrement du contenu de qualité, crée un emploi du temps, essaye d’être créatif, éclate-toi, fais-toi plaisir en faisant plaisir aux gens, et ils reconnaîtront ton travail.
Comment te vois-tu évoluer ?
Il y a un an, je n’envisageais même pas de montrer mon visage sur internet. Il y a quelques mois, je n’envisageais pas non plus de faire du porn. Je ne sais pas trop où j’en serai dans quelques autres mois. J’aimerais apprendre à faire des vidéos plus professionnelles, avec des scénarios plus poussés (un « épisode » spécial de Stranger Things devrait sortir d’ici cet été). Pourquoi pas créer des clips sur des sons synth/retrowave en POV ? Produire plus de contenu en duo. Ce serait déjà un grand pas en avant, mais j’ai encore beaucoup à apprendre, et je dois encore expérimenter dans tant de domaines…
À long terme, ma plus grande ambition serait d’être romancière – j’y arriverai, sûrement.
Retrouvez-la sur sa chaîne Pornhub, sur la page de Trish Collins sur Le Bon Fap et sur son site perso.
Merci à l’artiste et au journaliste pour cet interview très riche et qui m’a permise d’humaniser en quelque sorte les vidéos pornos ! Le côté technique des vidéos ont été ici abordés en profondeur et m’ont ouvert une perspective sur le porno que du haut de mes 18 ans je n’avais pas tout à fait cerné.
Bon courage pour la suite à Trish, tu m’as vraiment fait kiffée avec t’es instructions super prenantes et force à toi pour ta future carrière de romancière 🙏