Le Mac

Fap sélectionné par AuroreBaie le 16 Nov 2016

Ce récit a gagné le concours d’histoires érotiques organisé par Le Tag Parfait et Chuchote-moi dans la catégorie Facetime. Si vous voulez nous proposer vos récits, n’hésitez pas à nous contacter par mail : hello@letagparfait.com.

Je ne sais pas depuis combien de temps nous dialoguions quand j’ai reçu mon nouveau Macintosh, au bureau. Quelques mois, tout au plus. Fabien s’était mis dans la tête de se glisser dans mon lit. Et moi, ça me faisait doucement rigoler. Je ne suis pas de ce genre-là. Il me faut de la passion, des sentiments, de la confiance, pour écarter les cuisses. Et parler vaguement de cul via Facebook peut être excitant, mais pas suffisamment pour me faire perdre toute pudeur. Néanmoins, je le laissais me draguer gentiment. Ca flattait mon ego et, surtout, ça occupait mes journées au travail. Il me plaisait bien, il était intelligent, avait une orthographe et une syntaxe irréprochable. C’était largement suffisant à mon goût.

Et puis… Mon nouvel ordinateur est arrivé. Pour fanfaronner, je lui avais envoyé une photo de ma bête de concours, à lui qui ne jurait que par Mac. Goguenard, il m’avait répondu : « tu sais que tu as Facetime, sur cette machine ? » Sur le coup, j’avais fait les yeux ronds. Il m’avait expliqué que c’était l’application de visioconférence. Que je devais aussi avoir une webcam intégrée. Suivant ses indications, j’avais cliqué sur l’icône avec la petite caméra verte et mon visage était apparu à l’écran. J’ai configuré l’application avec une simple adresse mail. Deux minutes après, nous étions connectés.

La première fois que je l’ai vu, j’ai eu chaud. Très chaud. C’était une chose, les photos. Mais une photo ne dégage pas de charisme. Elle ne montre pas les nuances dans le regard, les fossettes qui apparaissent lors d’un vrai éclat de rire. De « pas mal », il était passé à désirable. Très désirable. Ça m’a foutu les boules. Ça m’a rendue nerveuse. J’ai senti mes convictions fondre comme neige au soleil.

Nous avons pris l’habitude de déjeuner en tête à tête, via Facetime. De fermer la porte de nos bureaux respectifs et de nous créer, une fois par semaine, une petite bulle où nous pique-niquions. La relation est devenue plus intime. J’avais les yeux qui se troublaient quand il relevait ses manches et dévoilait ses avant-bras. Ou quand, nonchalamment, il croisait ses mains derrière la tête pour réfléchir à une de mes interrogations. Mon cœur s’accélérait quand son regard se faisait plus sombre parce que j’enlevais mon gilet, ou que je me penchais pour jeter quelque chose dans la corbeille, dévoilant au passage un peu de dentelle dans l’échancrure de mon chemisier. Il s’amusait à me faire rougir, moi qui aie la peau diaphane et deviens écarlate à la moindre occasion, en étant de plus en plus explicite dans l’expression de son désir pour moi. Je savais que je jouais avec le feu. Mais j’aimais ça.

Et puis, il y a eu ce lundi midi de juillet. Mon étage était déserté à cause des congés d’été. J’attendais le mois d’août impatiemment, mais encore plus son retour de vacances. Fabien m’avait manqué, durant ces quinze jours sans visioconférence. J’avais forcé sur le maquillage et le décolleté. Je trépignais presque en regardant l’heure tourner. Mon cœur bondit quand je reçus un texto me demandant un déjeuner par cam interposée. Il était là, enfin. Bronzé, reposé. Très vite, il se rendit compte que je minaudais. Il faut avouer que je n’étais pas subtile. J’agitais ma crinière blonde, je rejetais mes cheveux derrière, je riais à chacune de ses blagues et je jouais avec mon médaillon, prenant soin d’attirer ses yeux sur mes seins. Son regard se fit plus inquisiteur.

– Il serait pas rouge, ton ensemble de lingerie ?

Je baissai les yeux. Je savais qu’il adorait cette couleur. Ce n’était pas un hasard, que je porte « sa » couleur le jour de son retour de vacances.

– Je peux voir ?

Je déglutis. Et décidai de me lancer. En le regardant droit dans les yeux, je défis quelques boutons de ma robe. Juste assez pour lui montrer la dentelle carmin qui ornait mes seins. Il sourit. Un sourire carnassier, qui me colla un frisson sur toute la colonne. Mes joues furent bientôt assorties à mon balconnet.

– Je peux voir plus ?

Trois boutons furent ôtés. J’écartais les pans de la robe. C’était la première fois qu’il contemplait ma poitrine. J’adorais son regard, à ce moment précis. Il se passa la main dans les cheveux.

– C’est joli. Très. Ce serait inconvenant de demander à quoi ressemble le bas ?

Je me levai et commençai à déboutonner la robe en partant de l’ourlet. Bientôt, elle ne tint plus que par les trois boutons de la taille. J’écartai le tissu sur la hanche, me tournai un peu, suffisamment pour qu’il devine le tanga. Puis je reboutonnai. Il grogna de frustration, ce qui me fit rire.

– C’est dommage de te rhabiller. Ta porte ferme-t-elle à clé ?

– Non. Mais il n’y a personne à l’étage. Les rares collègues présents sont allés déjeuner en terrasse.

Il sembla songeur quelques instants, n’osant visiblement pas exprimer son désir à voix haute. Je me rassis et j’attendis.

– Dis-le. Demande-le, si tu attends quelque chose de moi.

Il me regarda droit dans les yeux.

– Je veux que tu te caresses pour moi. Je veux te voir prendre du plaisir.

J’ai jeté un coup d’œil par la fenêtre, m’assurant que personne ne pouvait me voir depuis l’immeuble d’en face. J’ai fermé les yeux et glissé les mains dans mon tanga. Lentement. Doucement. Je me trouvai déjà trempée, j’avais le cœur qui battait à tout rompre. Il déglutit, puis commença à me parler.

– Touche-toi comme tu aimerais que je te touche. Imagine mes mains sur toi… Ma langue sur toi… En toi… Pense à ce que je te ferai, si j’étais là. A ce que j’ai envie de te faire, à l’instant présent. A comment je le te le ferai, en prenant tout mon temps…

J’ouvris les yeux et je vis, une fois de plus, son regard. Celui qui me mettait nue même quand j’étais couverte de la tête aux pieds. J’accélérai les mouvements de mes doigts sur mon clitoris, dans mon intimité. Et je vis le retour, dans le coin, à gauche. Moi, rose, les yeux brillants. Je ne m’étais jamais vue aussi sexy. De ma main libre, je caressai mes seins, mes pointes dardées par le désir. Je vis sa main à lui disparaître sous son bureau. C’était dément, ce que nous faisions. N’importe qui pouvait entrer et me trouver ainsi, en train de me masturber. Cette pensée acheva de me faire perdre la tête. Je m’accrochai à mon bureau. Ma respiration se bloqua et je lui offris mon orgasme, en live. Il vit mon visage se figer, mes yeux se fermer et se rouvrir, comme surpris, alors que ma bouche était mordue, fort, par mes incisives. Le voir aussi fasciné par ma jouissance me fit planer encore quelques secondes. Quelque part, à l’intérieur de moi, j’ai remercié le service informatique, de m’avoir commandé ma bête de concours. Et à ce moment-là, je ne savais pas encore à quel point elle servirait.

Bien plus souvent qu’une fois par semaine.

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