Comment le porno d’avant perdure à l’ère des OnlyFans ? (11:28)
Du porno comme avant. Babes la joue à l’ancienne avec force lumière et mise en scène. L’émotion n’a rien de naturelle, les positions s’enchaînent comme à l’usine. Si les coupes de l’extrait ne cassaient pas le rythme, on sentirait presque cette longue journée de tournage dans les regards. Enfin, demi-journée sans doute, les moyens obligent à une certaine rapidité dans l’exécution. Enfin, j’imagine.
J’écoutais le podcast de Holly Randall récemment (c’est d’ailleurs peut-être elle qui a réalisé cette scène). Elle discutait avec François Clousot et Mike Quasar, des réalisateurs qui ont connu l’ancien temps. Le Français expatrié depuis de longues années (je ne précise pas, le pseudo est évident) allait à l’encontre de cette idée comme quoi les moyens financiers ne pouvaient se comparer à l’ère pré-tubes ; quand le DVD permettait de construire de véritable fortune. François travaille pour les studios de Mindgeek. Il évoquait la nouvelle politique de la multinationale (celle qui a permis l’avènement du streaming et des contenus piratés) en matière de productions. Quand auparavant la quantité primait et avait fait chuter les enveloppes dédiées à la création, la qualité est aujourd’hui privilégiée. Les budgets sont plus généreux et le temps un peu plus long. Clousot a osé, il a dit qu’il s’agissait d’un nouvel âge d’or. Ce à quoi Quasar a répondu que ce n’était pas vraiment le cas pour les autres studios.
Babes fait partie de Mindgeek. Cette scène de Demi Sutra et Xander Corvus montre bien les moyens mis en œuvre pour réaliser un beau porno. Comme avant. Même si les performeurs sont excellents (le plan de reverse cowgirl sur le fauteuil est saisissant), il n’en reste pas moins que notre œil se gourmande davantage de la spontanéité plus naturelle (même si elle peut être jouée) des amateurs et autres professionnels concoctant des contenus pour leurs OnlyFans ou Snapchat Premium.
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